Les tapis roulants d’Eico produisent pas moins de 50 000 oeufs de Pâques à l’heure. Mais il y a teintures et teintures. Pour les oeufs bio, elles doivent être à base de substances naturelles.
Le Lapin de Pâque vit à Berne. Mais presque personne ne le sait parce qu’il se cache bien. Ses activités multicolores se passent derrière la façade grise d’un bâtiment industriel banlieusard qui ne paie pas de mine. Quand on est devant, on n’aurait jamais idée que ses tapis roulants déversent à l’heure jusqu’à 50 000 oeufs de Pâques de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Assez pour satisfaire l’appétit des habitantes et habitants de notre pays pour ce produit traditionnel du renouveau printanier. Et cet appétit est grand – et même gargantuesque, comme le sait bien Hannes Messer, le directeur de la société Eico, le leader du marché suisse de l’oeuf dur teint – et donc pour ainsi dire la main droite du Lapin de Pâques. «Sur les millions d’oeufs que nous cuisons et teignons chaque année, presque la moitié sortent de chez nous sur les dix semaines qui précèdent Pâques», dit-il pour planter le décor. Et 10 à 15 pourcents d’entre eux sont des oeufs Bourgeon.
Un pique-nique avec Hello Kitty
Cela fait bien depuis le début des années 1990 que ces ovaloïdes multicolores ne sont plus un produit typiquement de saison. «Selon les canaux d’écoulement, ils représentent en Suisse une bonne quinzaine de pourcents des ventes annuelles d’oeufs», dit Hannes Messer. Un record mondial. Le marché de l’oeuf dur teint, si prisé pour les pique-niques et les salades, a fortement marqué le développement de cette entreprise qui appartient au groupe Fenaco. Notamment grâce aux produits dits in-out, c.-à-d. ceux qu’on ne trouve que peu de temps sur les rayons des magasins. Par exemple l’oeuf rouge à croix suisse pour le 1er août. «Nous avons déjà eu à l’assortiment des oeufs pour l’Eurofoot et même des Hello Kitty!», raconte Hannes Messer avec amusement.