C’est d’abord un microclimat, la rivière ayant créé au fil des siècles une mini presqu’île dans le lac. « On doit à cette situation des températures plus douces qu’ailleurs, un risque négligeable de gel et une terre alluviale très fertile », explique Mathias Faeh.
Le projet de cultiver des kiwis sur la Côte est né en 1984 ; la production est certifiée bio en 1994. Le domaine de 15 hectares produit quelque 400 tonnes par an de deux variétés (summerkiwi et hayward), soit la quasi totalité des kiwis suisses (80 à 90%). Un chiffre à mettre en relation avec la production mondiale : l’Italie en produit 400 000 tonnes par an, devant la Chine et la Nouvelle-Zélande. Les kiwis bios d’Allaman ne couvrent qu’une part infime de la demande indigène, l’essentiel étant importé. «Nous souhaiterions produire davantage, mais nous sommes à la recherche de terrains adaptés », explique l’arboriculteur.
Pas question pourtant de croquer dans ces « groseilles de Chine », dures comme des cailloux. Les deux variétés ont besoin de temps pour achever leur maturation. « Les consommateurs l’ignorent souvent. Le kiwi est un fruit dit climactérique, comme la banane. Cueilli dur, il va produire de l’éthylène, gaz qui stimule la maturation: on peut le placer en cave et le garder une partie de l’hiver. Ou alors, si l’on entend accélérer son mûrissement, le mettre avec d’autres fruits et surveiller. »
Mais au fait, pourquoi ce drôle de nom ? « Avec son look de petite tête poilue, il évoquait l’oiseau emblématique de la Nouvelle-Zélande, que les Maoris nomment kivi-kivi. Un naturaliste l’a rebaptisé kiwi, alors qu’on le connaissait sous le nom de groseille de Chine… » Enfin, et ce n’est pas un mythe, le kiwi est une vraie petite bombe vitaminée, avec sa teneur en vitamine C double de celle des agrumes.
Informations supplémentaires: www.kiwisuisse.ch
Texte: Veronique Zbinden
Photos: m-a-d