Daniel Mahler, Agriculteur Bourgeon: «L’intérêt pour l’élevage des frères coqs progresse»

08. août 2018

Daniel Mahler, Agriculteur Bourgeon: «L’intérêt pour l’élevage des frères coqs progresse»
Sur le domaine bio Eichberg de 36 hectares situé à Seengen AG au bord du Hallwilersee, la famille Mahler élève des poules pondeuses et leurs frères coqs, pratique différentes grandes cultures et s’occupe d’un troupeau de vaches mères avec veaux et génisses d’élevage. L’Eichberg comprend aussi un hôtel-restaurant et de l’horticulture bio. Son chef d’exploitation Daniel Mahler explique dans l’interview ci-après comment il favorise le bien-être de ses poules pondeuses et pourquoi il élève leurs frères coqs.


Monsieur Mahler, comment la longue tradition bio du domaine Eichberg a-t-elle commencé?

Mon grand-père était très clairvoyant et il a acheté le Domaine Eichberg en 1959. Malgré une couche arable faiblement développée, il y a vu un potentiel en particulier à cause de sa situation géographique. Il était convaincu qu’on pouvait activer le sol en pratiquant une agriculture biologique – et il a eu raison. J’ai donc grandi dans l’agriculture biologique et je ne connais rien d’autre. Je pense que c’est la forme d’agriculture qui est la plus durable pour l’homme, l’animal et la nature.


Comment la ferme a-t-elle évolué au cours du temps?

Jusqu’à ce que notre génération reprenne le domaine en 2006, c’était une ferme laitière. Quand j’étais enfant j’aimais beaucoup les 200 poules pondeuses de ma grand-mère. J’ai donc décidé d’arrêter la production de lait et de développer l’élevage des poules pondeuses: Nous avons aujourd’hui deux poulaillers, un de de 2000 et un de 1500 poules pondeuses. Nous avons aussi un poulailler d’élevage dans lequel grandissent nos propres poulettes et leurs frères coqs.


Comment favorisez-vous le bien-être de vos poules pondeuses?

Nous avons construit en 2006 un nouveau poulailler d’une capacité de 2000 poules. Ce poulailler est entièrement en bois. Le toit est isolé avec une sorte de chiffon de papier. Il est en outre végétalisé et agit comme une climatisation naturelle: de l’eau s’accumule quand il pleut et s’évapore quand il fait chaud, créant ainsi une bonne ventilation transversale sans ventilateurs électriques. En été le poulailler reste toujours à environ cinq degré de moins que la température extérieure. Les poules évitent le plein soleil de la journée, donc nous laissons les accès au parcours ouverts jusqu’à ce qu’il fasse nuit car les poules vont volontiers le soir dans le pâturage. Cela signifie pour moi une dernière tournée vers 22 heures, mais c’est volontiers que j’accorde cette qualité de vie à mes poules.


Et qu’est-ce qui vous motive à élever les «frères coqs»?

Nous avons démarré il y a sept ans les premiers projets pilotes d’élevage (en fait d’engraissement) des «frères coqs». Cet aspect de la production est très important pour nos client-e-s et c’est ce qui nous a décidés à engraisser les poussins mâles et à démarrer des projets pilotes. Depuis lors, une bonne stratégie d’alimentation et un prix de vente approprié nous permettent de donner un frère à presque 60 % de nos poules, et nous voulons continuer de développer ce secteur.


À quel âge arrivent les frères coqs?

Un couvoir bio des environs nous livre les poussins mâles d’un jour et nous les nourrissons pendant environ nonante jours. Ils sont alors bons pour la boucherie. Nous les vendons dans notre magasin fermier, dans des magasins bio et à plusieurs restaurants. L’élevage et la commercialisation des frères coqs peuvent donc fonctionner de cette manière à petite échelle. Je suis contre les subventionnements croisés par des augmentations du prix des œufs, car je trouve que le prix exact d’un frère coq doit être transparent pour la clientèle. Je me réjouis que de plus en plus de consommatrices et de consommateurs manifestent un intérêt pour l’élevage des frères coqs et soutiennent les projets correspondants.

Informations supplémentaires (en allemand): www.gutsbetrieb-eichberg.ch

L’interview a été publiée dans le magazine Oliv 8/2018. Photos: Eichberg

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