Matière synthétique et aluminium, PET et plastique – la demande d’emballages plus durables est importante. Mais quels matériaux conviennent à quels aliments et quel est leur impact sur l’environnement, la protection du produit et la durée de conservation? La potentielle migration des produits chimiques de l’emballage vers les aliments est également une question majeure.
Katrin Hennig est ingénieure de production et d’hygiène alimentaire chez Bio Suisse. Elle travaille dans le service Transformation et commerce, au département d’assurance qualité. Elle fournit des connaissances de base et explique comment Bio Suisse a évalué les matériaux d’emballage et ce que l’on trouve sur les nouvelles fiches techniques des emballages.
Nous ne sommes souvent pas conscients ou nous refusons d’admettre que des substances chimiques présentes dans les emballages peuvent migrer dans les aliments par contact direct. Les connaissances à ce sujet se sont certes développées, mais la base de données et de connaissances reste insuffisante pour identifier toutes les substances susceptibles de migrer d’un matériau et pour déterminer si cela représente un risque pour la santé. Ce problème n’est cependant pas vraiment pris en compte par le public. Pour Bio Suisse, il est donc très important d’informer et de sensibiliser. C’est ce que nous faisons, entre autres, à travers nos nouvelles fiches techniques sur les emballages.
En collaboration avec le Food Packaging Forum de Zurich, nous avons réévalué méthodiquement un total de 73 emballages pour sept catégories d’aliments biologiques. Dans un premier temps, nous avons cherché à savoir quelles substances étaient connues pour migrer à partir d’un certain matériau d’emballage. Pour ce faire, nous avons utilisé deux bases de données scientifiques gérées par le Food Packaging Forum sur les substances chimiques présentes dans les emballages et provenant de ceux-ci. Dans un deuxième temps, le Food Packaging Forum a mené une enquête auprès d’experts qui devaient donner leur avis sur le potentiel de migration des emballages. Enfin, nous avons évalué d’autres facteurs tels que la durée et la température de stockage ou la teneur des aliments en matières grasses et en acides. Le Food Packaging Forum a également rédigé un rapport en anglais à ce sujet. Il est intitulé: «Chemical migration from packaging into foods and beverages: A framework to evaluate different packaging options».
C’est exact. L’entreprise Carbotech, spécialisée dans le conseil en matière d’environnement et de développement durable, a examiné cinq points supplémentaires à notre demande. Premièrement, la protection du produit. En d’autres termes, la qualité de la protection de l’emballage contre les influences extérieures, sa fonction de barrière. Deuxièmement, la qualité de la manipulation lors de la transformation et du commerce, par exemple lors du remplissage ou de l’empilage, mais aussi lors de la manipulation par les consommateurs, c’est-à-dire si l’emballage s’ouvre facilement et se referme bien. Enfin, Carbotech a examiné l’impact environnemental. La question des déchets et du recyclage a été évaluée séparément dans un quatrième point. Enfin, un cinquième critère a été pris en compte: l’acceptation de l’emballage par les consommateurs.
Grâce à ces évaluations, nous fournissons à nos preneurs de licence et à nos transformateurs fermiers un aperçu des avantages et des inconvénients de chaque emballage pour chaque aliment. Ces fiches techniques aident donc à décider de la solution d’emballage la plus appropriée.
La création des nouvelles fiches techniques a été un projet de grande envergure, qui nous a permis d’apprendre bien des choses. Nous sommes actuellement en train d’approfondir et de développer notre stratégie en matière d’emballages. Il est encore trop tôt pour communiquer sur ce sujet, mais il s’agit pour moi d’un projet important, passionnant et global.
Entretien: Maya Frommelt et René Schulte avec Katrin Henning, Bio Suisse
Publié dans: Bio Actualités 4/2023.
Images: Unsplash et Bio Suisse
